25. Dialogue

La première fois que j’ai présenté cet ouvrage, mon entourage m’a posé quelques questions qui, avec le temps, sont devenues récurrentes. Je crois donc nécessaire d’apporter ici quelques précisions sous la forme d’une série de questions-réponses.

Ce livre, qui nous parle d’élites internationales qui manipuleraient le peuple dans l’ombre, n’est-il pas un peu complotiste ?

Ce n’est pas tout à fait ce que j’ai voulu dire. Le but de cet ouvrage est d’expliquer que l’état dans lequel se trouve notre monde découle d’une adhésion majoritaire de notre population aux valeurs progressistes. Il n’est donc pas question d’affirmer ici que l’ensemble des maux dont nous souffrons s’explique par le simple fait d’une minorité agissante. Au contraire : je suis convaincu que nous contribuons tous au « système » dont nous déplorons pourtant souvent les effets.

Ce constat évident ne saurait pour autant m’empêcher de constater l’influence d’une « minorité agissante » sur le monde, dont la force médiatico-politique et financière me semble être incontestable. En fait, je crois que nul n’est plus dans l’erreur que ceux qui voient du complot partout, sauf peut-être ceux qui n’en voient jamais nulle part.

En vérité, rien n’est plus banal que de « comploter ». C’est ce que font de nombreuses personnes dans le cadre de leur travail, lorsque plusieurs employés se disputent la même promotion. C’est ce que font parfois les gens en famille, pour des questions d’héritage par exemple. Même les vieux amis se trahissent, lorsqu’ils se disputent les faveurs d’une jolie femme. Les financiers et les journalistes, les politiciens et les milliardaires ne sont pas différents : ils complotent. Ils magouillent. Ils trahissent. Tout comme nous, ils cèdent à leurs tentations.

La seule différence, c’est qu’ils disposent de moyens d’y parvenir sans commune mesure avec ceux dont nous disposons. C’est pourquoi nous avons parfois du mal à considérer l’ampleur de leur action sur le monde, tant celle-ci peut sembler démesurée. Dans la première partie de ce livre, j’ai voulu mettre en lumière l’incroyable étendue de notre malléabilité cognitive, car l’homme est un animal social dont les sentiments et les convictions se tordent sous le poids de l’ingénierie sociale.

Je n’ai rien inventé. Je n’ai rien découvert. J’ai répété ce que d’autres que moi savaient déjà. Afin d’y parvenir, je me suis appuyé sur de nombreux ouvrages et travaux reconnus, et j’en ai cité quelques-uns. Il en existe de nombreux autres et chacun peut les consulter le plus librement du monde. Vous voyez donc que rien n’est caché, et je n’ai révélé aucun secret. Le monde est seulement dirigé par des gens qui connaissent les principes de l’ingénierie sociale, et qui en font usage parce qu’ils en ont les moyens. Pourquoi s’en priveraient-ils ? Au nom de quelle morale ? La vôtre ? Ils s’en moquent. Leur action sur le monde est conforme à leurs intérêts de classe. Rien d’autre ne compte. On peut certes le regretter. On peut parfois trouver cela injuste, mais c’est ainsi. Leur mainmise sur les médias est totale. Qui peut croire que cela ne compte pas ?

Je veux être clair : je ne prétends pas que les médias sont responsables de tout. Mais je ne peux pas non plus prétendre que leur influence est négligeable. Elle ne l’est pas. Les médias sont le vecteur d’une idéologie qui conditionne les mentalités. Ils influencent nos croyances, nos sentiments ainsi que nos convictions. Ils diabolisent notre corps social au bénéfice de l’individualisme. Ils insufflent ainsi l’idéologie du Progrès dans les esprits.

De manière plus concrète ce sont eux qui choisissent, à chaque élection, nos candidats favoris. Ils décident aussi de ce qui doit sembler acceptable ou non. Bon ou mauvais. Politiquement correct ou pas. Ils choisissent nos héros. Ils choisissent nos modèles : ceux dont s’inspirent les plus jeunes lorsqu’ils se construisent mentalement. Ils détournent ainsi notre peuple de ses traditions, ce qui le prédispose à la soumission.

D’une certaine façon, les médias ont privatisé tout un pan de l’intelligence sociale de notre population. Qu’y a-t-il de plus dangereux ? Fort heureusement, l’influence des médias est limitée par la confiance que nous consentons à leur accorder. Celle-ci peut être réduite, mais nous restons pour l’heure encore loin d’y parvenir. C’est normal puisque nos frigos ne sont pas vides. Personne ne dort dans la rue. L’économie semble être à cet égard encore tout à fait capable de subvenir à nos besoins. Alors tout va bien, en apparence au moins, et le peuple ne ressent pas le besoin de douter de ses élites.

Ceux qui doutent du système, ce sont ceux qui en souffrent le plus. Ce sont ceux qui subissent de plein fouet la violence sociale du libre-échange ainsi que celle des délocalisations. Ce sont ceux qui souffrent du chômage, et qui craignent de ne pas pouvoir manger à leur faim. En France, ces gens-là votent pour le Front national et la France insoumise. Ils ont manifesté pendant des mois vêtus d’un gilet jaune, sans toutefois parvenir à obtenir le moindre changement politique. Ils forment ce que les médias désignent parfois sous le terme de « complosphère » parce qu’ils ne croient plus en rien : ni en l’Etat, ni aux explications des journalistes.

Faut-il s’en réjouir ? Oui et non. Oui, parce que cela démontre qu’une part significative de notre population s’émancipe enfin de la parole médiatique. Non, parce qu’il n’existe pour l’heure aucune autre institution capable de canaliser les consciences. Notre époque risque par conséquent de devenir celle du doute permanent, parce que personne ne fera plus confiance à quiconque : aucune parole ne semblera digne de nous informer. C’est terrible, parce que cela signifie que les gens réduiront volontairement le champ de leur propre compréhension du monde à ce qu’ils seront individuellement capables de comprendre : c’est-à-dire pas grand-chose.

On ne sera donc pas surpris si les victimes du Système se prédisposent aujourd’hui à croire aux théories les plus complotistes et fantaisistes qui soient. Certains vont jusqu’à penser que la Terre est plate. C’était inévitable puisqu’ils n’ont pas encore eu l’occasion de vérifier « par eux-mêmes » le contraire. Certains croient aux fantômes, et d’autres aux reptiliens. C’est logique, car ceux qui ne croient plus en rien se prédisposent à croire en tout. Les Occidentaux modernes risquent par conséquent d’avoir de plus en plus besoin de se chercher de nouvelles croyances, destinées à combler le vide que laisseront derrière elles toutes celles qu’ils auront précédemment abandonnées. C’est déjà le cas aujourd’hui, au sein de certaines franges particulièrement fragilisées de notre population. Notre époque est à cet égard devenue propice à toutes les formes de charlatanisme qui pullulent sur le Web : voyance, promesses d’argent facile, arnaques, cartomancie, sorcellerie, chamanisme et autres bêtises.

Cela me désole, car cette situation ne peut rien donner de bon. C’est pourquoi je crois que notre mission prioritaire, en tant qu’hommes et femmes de Tradition, est de créer le plus rapidement possible nos propres canaux médiatiques, nos propres réseaux d’influence, et nos propres écoles, afin de pouvoir cultiver à nouveau l’intelligence sociale de notre population.

Ce livre nous parle quand même de « Grand Remplacement ». De nombreux journalistes s’accordent à dire qu’il s’agit d’une théorie complotiste.

Le Grand Remplacement est un phénomène observable par tout un chacun. Il existe aussi de nombreux indicateurs qui permettent de le quantifier relativement précisément. Je pense ici aux statistiques de l’INSEE[1], si tant est qu’elles ne finissent pas par disparaître un jour. Les statistiques de dépistage de la drépanocytose sont également significatives. Je n’en dirai pas plus. Vouloir démontrer à tout prix la réalité du Grand Remplacement n’est de nos jours plus qu’un combat d’arrière-garde, car personne, sinon quelques journalistes très malfaisants, ne le nie désormais. Les « remplaçants » sont eux-mêmes conscients de notre disparition. Mieux : ils le revendiquent parfois. Et la gauche, qui l’a nié pendant longtemps, s’en réjouit désormais avec ses propres mots, lorsqu’elle parle de « créolisation ».

L’avenir n’est plus à convaincre ceux qui persistent à faire preuve de mauvaise foi. Il s’agit seulement désormais de préparer la conservation de notre patrimoine culturel, identitaire et génétique, dans un contexte qui s’y montrera toujours plus hostile.

Le système voudrait provoquer la disparition des blancs ? Mais quel serait le but d’une telle entreprise ?

Les peuples d’Occident – qui je ne vous l’apprends pas sont tous blancs – sont les héritiers de quelque chose qui fait peur au monde moderne : ils ont bâti les plus grandes et glorieuses civilisations du monde. Ils ont dominé la Terre entière plusieurs fois. Ils représentent à cet égard la seule force encore capable de changer la face de notre planète. Nos élites, qui ne veulent rien changer dans l’ordre du monde, le redoutent à juste titre car elles savent que nous avons vaincu la bourgeoisie à plusieurs reprises, et si nous le décidons demain nous recommencerons. Alors la bourgeoisie nous craint. Elle nous déteste. Elle a raison. Elle sait que la tradition s’est incarnée dans notre corps social comme aucun autre peuple n’en a jamais été capable. C’est cela qui, par le passé, nous a rendus si puissants.

Pour l’heure, cette puissance est inopérante, car nous n’avons collectivement plus conscience de notre propre existence. Je crois cependant que la Tradition vit toujours quelque part au fond de nous. Je crois aussi qu’un jour, cette énergie potentielle sera libérée. Notre corps social retrouvera alors sa grandeur et sa vigueur d’antan. Ce jour-là, n’en doutez pas, plus rien ne pourra nous résister. Nos ennemis souffriront. Qu’importe. Il faudra des vainqueurs et des vaincus. Ce sera eux ou nous.

Mais concrètement, la Tradition c’est quoi ?

La Tradition, pour faire simple, c’est la primauté du Bien commun au détriment de l’individualisme. C’est la mise en retrait des appétits individuels au bénéfice d’autres finalités supérieures telles que la famille, la patrie et Dieu.

Est-ce qu’il y a une dimension religieuse dans cette revendication ?

Pour ma part, je ne fais de publicité en faveur d’aucune religion. Je remarque simplement qu’il n’existe aucun peuple traditionnel au monde qui ne soit animé par la conscience du divin. Chacun y croit certes à sa propre manière. Mais tous les peuples traditionnels y croient, au contraire des progressistes qui préfèrent penser que rien ne compte plus que l’individu. En ce qui nous concerne, notre spiritualité d’Européens est un compromis d’essence pagano-chrétienne, et je crois qu’il serait risqué de s’en écarter.

Concrètement, en quoi la spiritualité serait elle aussi importante ?

Notre façon de considérer le monde – au regard de son origine – a une incidence directe sur la façon dont on se considère soi-même. Je pense que chacun est libre de ne pas croire Dieu, mais il faut dans ce cas en tirer les conclusions qui s’imposent, et ne plus considérer l’univers que comme le fruit d’un pur hasard rationnel, sans signification particulière et dépourvu de sens, comme absolument tout ce qui s’y trouve : les planètes, les étoiles, et nous.

Dans une telle optique, nous sommes contraints de reconnaître l’insignifiance de notre propre existence, ce qui n’est pas sans poser de nombreux problèmes, car nous ne savons pas nous accommoder d’une telle idée. En fait, notre inconscient a toujours besoin de donner du sens aux choses, en particulier aux choses que l’on entreprend. Si vous en doutez, laissez-moi vous poser cette question rhétorique : pensez-vous que les gens consentiraient à travailler près de huit heures par jour s’ils n’avaient pas préalablement conscience de ce que cela leur rapporte humainement et financièrement ? Pensez-vous que l’on s’infligerait toujours l’effort de faire du sport et de bien manger, si l’on ignorait que cela conditionne également notre santé ? C’est assez peu probable, parce que nous avons constamment besoin d’une motivation dans l’action. C’est humain : nous n’entreprenons jamais rien sans en évaluer préalablement la finalité. Le problème, c’est que nos vies d’athées n’en ont pas.

L’individu moderne se prédispose par conséquent à l’angoisse : il ignore pourquoi il existe. Il ne sait même pas si les épreuves de la vie valent véritablement la peine d’être vécues, car l’existence humaine ne mène à rien. Elle ne signifie rien. Ces pensées-là font aisément le lit du désespoir. Elles peuvent aussi nourrir des pensées noires.

Lorsque celles-ci surviennent, nos instincts de survie entrent en jeu afin que l’on s’en libère. Ils s’activent afin que l’on oublie l’absurdité consubstantielle que nous inspire notre propre existence. La stratégie est simple : mieux vaut saper notre conscience plutôt que de souffrir d’un sentiment d’insignifiance. Mieux vaut tout oublier, plutôt que d’envisager la mort. Alors on détourne notre attention, par tous les moyens possibles, on surconsomme du divertissement et des séries télévisées, on abuse de l’alcool et des médicaments. On consomme du porno et des jeux vidéo. Ce n’est pas un hasard si notre société a sombré dans une telle violence consumériste dont les effets risquent d’avoir raison à terme de toute forme de vie terrestre. Sont-ce les signes d’une bonne santé mentale dont nous ferions collectivement preuve depuis qu’on s’est débarrassés de nos croyances ancestrales ? Je ne le crois pas.

Je crois bien au contraire que la première des crises dont nous souffrons est une crise de sens. C’est une crise philosophico-existentielle. C’est une crise spirituelle. Notre inconscient ne supporte pas le poids d’une vie absurde, alors il s’efforce de lui donner un sens, fût-ce de façon irrationnelle.

Pour lui, rien n’est plus simple que de procéder ainsi, car notre monde est soumis à tout un tas d’idées, de principes et de croyances irrationnels et absurdes, qui gouvernent notre inconscient. C’est ce que j’ai tenté d’exposer dans la première partie de ce livre, qui cherche à montrer qu’on évolue par nature dans un univers de symboles et d’abstractions mentales qui déterminent à notre place toute notre façon d’être mais aussi d’aimer, et parfois même de détester la vie.

Vous pouvez penser que ces symboles n’ont pas d’importance. Mais votre inconscient, lui, ne cessera jamais de croire en leur signification. La tentation est grande à cet égard que d’essayer de nous en approprier l’essence, afin de trouver en eux le sens dont notre vie semble dépourvue. Ces symboles s’incarnent parfois dans des objets. Votre iPhone, par exemple, est un objet symboliquement chargé de fortes connotations élitistes. Ainsi, lorsque vous le possédez, votre inconscient croit pouvoir s’en approprier la symbolique, ainsi que la signification apparente. Il considère que ce téléphone fait partie de vous, puisque tout n’est que matière à ses yeux. C’est pourquoi nous nous sentons parfois « augmentés » par l’acquisition d’une belle voiture ou d’une jolie montre chère : je possède donc je suis. Ce principe est le socle sur lequel s’est érigé toute notre société consumériste.

Le problème, c’est que les objets se dégradent, et que les symboles se démodent. C’est pourquoi nous ressentons le besoin de tout remplacer sans cesse. Alors on consomme et on surconsomme, beaucoup plus que la raison ne peut l’expliquer, et cela nous rassure inconsciemment. Ce que cela peut nous coûter sur le plan matériel, humain et environnemental, n’a aucune importance. Qu’on se le dise, notre façon de consommer n’est pas rationnelle. Elle est avant tout maladive. Elle résulte d’une forme de folie intérieure. Rien ne sert à cet égard que d’essayer de sensibiliser le grand public aux nombreux dégâts que peut provoquer notre mode de vie dans l’espoir que l’on y renonce, comme le font certains militants écologistes. Nous continuerons de consommer, encore et encore, tout en ayant conscience que cela nous tue, car à l’instar des alcooliques qui n’arrêtent jamais de boire tout en sachant ce que cela détruit leur corps, nous sommes intérieurement malades.

On pourrait écrire un livre tout entier, et même plusieurs, sur les conséquences d’une vie dépourvue de sens. Le consumérisme n’est au fond que l’un des nombreux symptômes d’un désordre de l’âme qui peut se traduire de nombreuses autres façons. Les progressistes sont ainsi capables de trouver des alternatives au besoin maladif de posséder des objets, car les symboles peuvent aussi s’incarner dans des postures sociales. « Je suis avocat », « je suis manager », « je suis dirigeant d’entreprise ». Chacun peut ressentir la portée symbolique que renferment chacune de ces affirmations. C’est la raison pour laquelle les modernes ont si souvent tendance à sublimer l’apparence de leur fonction sociale sur des réseaux sociaux tels que LinkedIn, qui sont autant d’occasions de s’inventer des intitulés de postes souvent opaques mais néanmoins esthétiques : « Digital Self-Buisness Manager », « Directeur Community Process », « Cadre Tech Lead Scrum Eco Engagé », « Spécialiste de l’Expertise Intra-Sociétaire communicationnelle », « Technicien de surface spécialisé bien-être collectif ».

Si vous ne comprenez rien aux intitulés de ces postes, c’est probablement parce que leur consistance réelle n’est pas à la hauteur de leur apparence. Qu’importe. La seule chose qui compte aux yeux de ceux qui se l’attribuent, c’est la portée du symbole que ces titres semblent incarner. On ne sera donc pas surpris par l’utilisation quasi-maladive de réseaux sociaux tels que TikTok, Instagram ou Facebook, au sein desquels chacun se consacre à mettre sa propre vie en scène, dans l’espoir de la charger de puissants symboles tels que l’argent, le succès ou le bonheur… Un bonheur fictif, qui ne se suffit pas d’être simplement vécu, mais qu’il faut au contraire afficher partout le plus bruyamment possible, car ce qui compte vraiment lorsqu’on est complètement fou, ce n’est pas d’être heureux mais de sembler l’être.

Afin d’y parvenir, les gens ont naturellement besoin d’attirer l’attention : c’est une façon répandue de se sentir exister. Certains y parviennent de façon talentueuse. Ils sont souvent artistes, sportifs ou entrepreneurs de haut niveau. C’est tout à leur honneur. Mais la façon la plus simple de capter l’attention est la provocation, la haine et la vulgarité. Cela nous montre que l’angoisse d’être insignifiant peut aboutir sur de nombreux comportements délétères, car le besoin de combler le vide existentiel relève de l’instinct de survie. Il ne se soucie à cet égard d’aucune forme de moralité. C’est d’autant plus vrai que l’absence de spiritualité nous prédispose souvent à l’individualisme, dont j’ai tenté de décrire les conséquences sociales tout au long de cet ouvrage. Je reboucle donc la fin de cette réponse au reste du livre qui s’y consacre déjà.

Ce livre a insisté sur l’importance de résister à ses tentations primaires. La liberté n’existe-t-elle donc que dans l’abstinence ? Faut-il que l’on se fasse moine pour devenir des hommes et des femmes de Tradition ?

Je ne le crois pas. En fait, ce que veut la Tradition, c’est que l’on soit capable de se préserver de l’excès. Elle nous enseigne l’équilibre entre le corps et l’esprit. Il ne s’agit donc en aucun cas d’ignorer nos tentations, qui sont la manifestation d’un besoin naturel qui n’est pas malsain, mais seulement d’en maîtriser l’expression, ce qui est différent, de telle sorte qu’elles ne soient pas nuisibles.

Le sexe, par exemple, n’a jamais fait l’objet d’une diabolisation particulière en Tradition, et les religions qui s’y sont essayées n’ont pas rendu service à l’humanité. Pire : elles ont créé des déviances plus terribles encore que ce contre quoi elles croyaient lutter, car le corps finit toujours tôt ou tard par s’exprimer.

Ce que veut la Tradition au contraire, c’est que nos pulsions sexuelles soient canalisées, et maîtrisées dans le cadre du mariage et du couple qui s’est juré fidélité devant Dieu. Il en est de même concernant la consommation d’alcool et de nourriture, qu’aucune tradition au monde n’a jamais bannie. Notre art de vivre à l’européenne s’est ainsi toujours consacré à faire la part belle aux instants de fête et de convivialité, qui sont nécessaires à la cohésion de la communauté. Mais nous ne nous y consacrons que lorsque c’est le moment, dans un cadre bien précis qui n’a pas vocation à déborder sur le reste du temps que l’on consacre à sa famille, à notre patrie ou à Dieu.

Avec l’avènement de nouvelles formes d’IA, toujours plus performantes, on peut imaginer que de nombreux métiers disparaîtront prochainement au profit d’une automatisation plus générale du travail. Cette évolution est-elle compatible avec un idéal traditionnel ?

Comme je l’ai déjà dit plus tôt, Tradition et technologie ne sont en rien incompatibles. Je me réjouis donc, sur le principe, de ces évolutions qui permettront peut-être de faciliter la vie de mon peuple. Mais je me méfie aussi de la manière dont on en fera usage. Je me demande, par exemple, à qui précisément va profiter l’avènement des IA ?

Est-ce à ceux qui auront les moyens d’en faire l’acquisition à titre privé, au détriment du peuple qui sera mécaniquement remplacé par des machines ? J’aimerais mieux que les profits générés par ces technologies servent à financer la natalité en berne des Occidentaux, plutôt que le compte en banque de quelques privilégiés. Ces bénéfices pourraient aussi servir à financer nos services publics : nos services de santé par exemple, pour que notre pays ne s’effondre pas au moindre imprévu d’ordre sanitaire. Ces bénéfices pourraient également servir à financer de nouvelles écoles. Peut-être même financeront-ils le retour des immigrés non européens dans leur pays d’origine, ce qui serait formidable. Tout est possible.

Encore faut-il que l’Etat soit dirigé par des gens qui aiment véritablement la France, et non par des pions dont le Capital s’est chargé de faire la promotion. Nous pourrions alors envisager de préparer un grand plan de réindustrialisation national, dont les faramineux bénéfices permettraient de moderniser notre pays. Mais avant d’en arriver là, notre peuple devra se prendre en main, de telle sorte que les médias conventionnels cessent de choisir à chaque élection ceux qui nous dirigeront cinq années de plus. Je voudrais donc insister : la reconquête économique, politique et identitaire que nous voulons passera d’abord et avant tout par une reconquête médiatique qu’il nous faut mener sans attendre.

Ce livre mélange de nombreuses notions de droite et de gauche. Ne fait-on pas du « confusionnisme » idéologique en passant ainsi du Grand Remplacement à la lutte des classes, en passant par l’écologie ? Ne le fait-on pas au détriment de la cohérence ?

Je ne le crois pas. Il est vrai que notre époque aime assigner de nombreux sujets à la gauche, c’est le cas de l’écologie – alors qu’il s’agit d’un conservatisme – tandis que l’identité serait une préoccupation de « droite », alors qu’il s’agit selon moi d’une arme populaire dans le cadre de la lutte des classes. Je considère non seulement que ces problématiques ne s’opposent en rien, mais je crois au contraire qu’elles se complètent.

Pourquoi le concept d’identité est-il brandi par l’extrême droite comme un outil de distinction des peuples alors que l’on voit bien, dans le cadre de la mondialisation, que les cultures peuvent se mélanger ? Ne pourrait-on espérer l’avènement d’une nouvelle identité universelle, qui rassemblerait en son sein tous les peuples du monde ?

C’est une question intéressante et je vais y répondre en deux temps. Il est vrai qu’il existe chez les cosmopolites un désir d’universalité que je ne partage pas. Je crois en effet que l’humanité n’est grande que dans ce qui distingue les populations entre elles. Dans les faits, seule notre nature primaire est universelle : le besoin de manger et de copuler par exemple. Ce qui nous distingue en revanche c’est notre façon d’y parvenir : c’est l’art de s’alimenter, et l’on appelle ça la gastronomie. C’est l’art de séduire, dans le respect d’un certain nombre de conventions sociales. C’est, autrement dit, l’art de se distinguer du « sauvage universel » qui vit en chacun de nous.

Il se trouve que cet art de vivre n’est pas quelque chose d’inné, il est acquis au contact d’une communauté organique, c’est-à-dire d’un peuple.

Les cosmopolites croient parfois que le mélange des peuples peut aboutir sur la fusion de toutes les identités du monde, qui seraient d’une certaine façon « renforcées » et « enrichies » les unes au contact des autres. Dans les faits, les choses sont plus compliquées. Les cultures ne se renforcent pas. Pires : elles passent le plus clair de leur temps à s’opposer les unes aux autres puisqu’elles se contredisent.

Cela ne peut aboutir que sur d’incessants conflits, car ce qui est moralement acceptable aux yeux des uns ne l’est pas forcément aux yeux des autres. En France, par exemple, il est permis de se moquer des prophètes. En islam c’est une chose interdite. Alors qui a raison ? Et surtout, qui imposera son propre point de vue à l’autre, puisque nous sommes tous désormais contraints de cohabiter ? Est-ce celui qui se montrera le plus gentil et « tolérant » des deux ? De toute évidence non. Ce sera celui qui sera déterminé à imposer sa propre vérité dans un rapport de force des plus féroces. Cela se voit déjà dans nos écoles. Nos professeurs ne veulent plus aborder ce sujet en cours, de peur des représailles. Les sociétés cosmopolites sont à cet égard intrinsèquement violentes et multiracistes. La seule façon d’apaiser les tensions qui en découlent est de contraindre toutes les populations à l’effacement culturel, afin qu’elles cessent de se contredire. C’est précisément ce qui se passe aujourd’hui en France : on détruit les identités, et l’on impose partout l’individualisme et le progressisme, qui sont les seules réponses aux conflits que l’on s’est imposés dans le cadre de nos politiques migratoires.

Plus concrètement, les jeunes Afro-Maghrébins de France n’ont jamais procédé à la synthèse des héritages arabe et européen, comme nous l’avaient pourtant promis les cosmopolites. Ils ne se sont pas « enrichis culturellement » grâce à la diversité. Certains d’entre eux se sont radicalisés dans l’islam, tandis que les autres se sont vautrés dans la déconstruction sociale outrancière. Ils n’ont jamais lu Averroès et moins encore saint Thomas d’Aquin. Ils ne connaissent généralement ni la Bible ni le Coran. Ils sont le plus souvent médiocres et les plus mauvais élèves à l’école. Ils sont abrutis par la culture progressiste : le rap, les séries télévisées et le divertissement de masse… Ils sont en somme tout à fait semblables aux autres jeunes déconstruits.

Permettez-moi d’anticiper ici le principal argument des cosmopolites, qui aiment à prétendre que la France et son peuple sont le résultat d’un grand métissage de populations gréco-latines, gallo-romaines et celto-germaniques. Ils n’ont certes pas tort, mais il faut préciser les choses. Rappelons tout d’abord que ces populations sont très semblables dès l’origine. Elles appartiennent en fait au même espace culturel et linguistique : celui des Indo-Européens. Leurs religions polythéistes comportaient à cet égard de nombreuses similitudes, comme en témoignent les passionnants travaux de Georges Dumézil.

Leurs cultures ne se sont donc pas véritablement « mélangées ». Il serait plus exact de dire qu’elles se sont « retrouvées », ce qui est différent. Pourtant, le métissage culturel de ces populations ne s’est pas fait sans accros. Les différences qui les opposaient se sont effacées dans un rapport de force guerrier, au sein duquel les vaincus se sont pliés aux règles que les vainqueurs ont imposées.

C’est donc dans le renoncement culturel et identitaire de tout ou partie des populations « métissées » que s’est véritablement traduit le cosmopolitisme en Europe. Et surtout dans la guerre, au prix du sang versé. Est-ce vraiment ce dont rêvent les militants progressistes ? Pour ma part, ma ligne est très claire, et c’est une ligne de paix : je ne veux ni guerre ethnoculturelle ni projet de déconstruction sociale, car nous serions dans ces deux cas de figure perdants. Je me suis donc opposé au cosmopolitisme dès mon plus jeune âge. Lorsque je vois ce que notre pays est devenu, je sais que j’avais raison. Je le regrette. J’aurais aimé me tromper, mais ce n’est pas le cas.

Les peuples ne se distinguent-ils que par la culture et l’identité ? Croyez-vous aussi aux inégalités raciales ?

Vous connaissez probablement la citation d’Aristote : « L’homme est un animal social. » Je crois qu’il avait raison, mais ne nous méprenons pas : l’homme est naturellement fait pour vivre au sein des microsociétés familiales ou claniques dans le meilleur des cas. Il n’est pas fait pour vivre dans des macrosociétés remplies d’individus qu’il ne connaît pas.

Si nous avons appris à vivre au sein de communautés plus vastes, c’est parce nous y avons été contraints, car la coopération s’est imposée comme une condition de puissance commune : ceux qui s’en sont montrés capables ont bénéficié d’avantages considérables dont furent cependant privés ceux qui n’en étaient pas capables. Les premiers se sont reproduits au détriment des seconds. Cela s’appelle la « sélection naturelle ». Afin de nous conformer à cette réalité, nous avons collectivement produit un effort socioculturel dont le fruit s’est retransmis au fil des générations qui passent, grâce à l’enseignement et l’éducation. Ceux qui en sont privés sont inaptes à la vie macrosociétale : on dit généralement d’eux qu’ils sont des « sauvages ».

La sélection naturelle ne s’est cependant pas traduite partout sur Terre de la même façon : on ne survit pas de la même manière en Europe que dans la jungle africaine. En Europe, notre climat est doux six mois dans l’année. Cette période est la plupart du temps généreuse sur le plan alimentaire au contraire des six autres mois, qui sont terriblement pauvres et froids. Cette contrainte climatique a forgé notre culture et notre mentalité d’Européens. Elle nous a contraints à anticiper l’hiver, et à emmagasiner d’immenses stocks de nourriture en prévision des mois difficiles. Pour ce faire, nous nous sommes organisés au sein de gigantesques sociétés organiques : des cités, des états, des patries et des nations.

C’était inévitable, car pendant que les uns cultivaient la terre, d’autres se devaient de protéger les réserves afin qu’elles ne soient pas pillées. Dans ce cadre, l’édification de fortifications s’est rapidement imposée, mais pour ce faire, les sociétés devaient préalablement disposer d’ouvriers en quantité suffisante, de bûcherons, d’ingénieurs et de mineurs entre autres professions.

Il n’était donc possible de réaliser l’ensemble des tâches nécessaires à la survie qu’en bâtissant de très vastes sociétés remplies d’individus qui ne se connaissent pas forcément. Et comme la coopération macrosociétale n’est pas quelque chose d’inné, nous avons produit beaucoup d’efforts socioculturels afin d’imposer partout des règles communes. Nous avons lissé les relations entre individus, afin de faire disparaître toute suspicion d’agressivité, et cela s’est traduit dans nos règles de politesse. Nous avons sacralisé l’intérêt communautaire au détriment de celui de tous les membres de la communauté, ce qui s’est traduit dans notre morale et nos traditions. Ceux qui s’y refusaient, ou qui n’en étaient pas capables en raison d’un caractère trop sanguin, étaient écartés du reste de la communauté, ce qui a naturellement favorisé la reproduction des individus les plus prédisposés à la vie macrosociétale. Ceux-ci étaient généralement dotés de tempéraments plus calmes, désireux d’apprendre et de coopérer, autodisciplinés et naturellement respectueux des règles de vie commune.

Je vais maintenant répondre à la question initiale : est-ce que je crois aux inégalités ethnico-raciales ? La réponse est oui, j’y crois avant tout parce que la science y croit. Les généticiens ne parlent certes plus d’ethnies ni de races, car ces mots sont désormais bien trop connotés, mais ils parlent volontiers de « populations » qui se distinguent clairement les unes par rapport aux autres sur le plan génétique. Elles n’ont à cet égard pas les mêmes aptitudes physiques et leurs prédispositions mentales sont la plupart du temps différentes[2]. Certaines d’entre elles sont plus ou moins capables de résister à la malaria. D’autres sont plus ou moins capables de digérer l’alcool et le lait. La peau de certaines d’entre elles est plus claire afin de synthétiser la vitamine D. Toutes ces disparités sont le fruit d’une longue adaptation à l’environnement au sein duquel ces peuples ont évolué, au point d’impacter leur héritage génétique.

Cet héritage influence également le comportement et le caractère des individus[3][4]. La sélection naturelle a donc favorisé l’apparition (et la disparition) de certains traits caractériels plus ou moins propices à la vie macrosociétale, en fonction du climat auquel les communautés furent soumises. En Europe, l’effacement des caractères trop sanguins, émotifs-agressifs et trop spontanés, s’est imposé par nécessité au profit de caractères plus « posés », calmes, et respectueux des lois. C’est la raison pour laquelle l’européen typique a tendance à être très consciencieux mais aussi réservé, et parfois anxieux au point d’anticiper sans cesse le futur.

Ce n’est pas un hasard si notre peuple est de très loin le premier contributeur mondial au progrès humain, intellectuel, technique et technologique de notre planète[5]. Notre tempérament nous y prédispose. Le regard que peuvent porter sur nous de nombreuses autres populations me semble être à cet égard tout à fait révélateur de nos différences de caractère : de nombreux Africains nous jugent, selon leur propre référentiel, trop « rigides » et « froids ». Certains Maghrébins font la même remarque à notre encontre. Ces différences peuvent se traduire dans des difficultés de cohabitation mutuelle, parce que nous ne partageons pas toujours le même rapport au silence[6], au sérieux, ainsi qu’à la discipline.

Cela se ressent jusque dans notre façon respective de danser. En Europe, les danses traditionnelles font presque toutes l’éloge du contrôle de soi : chaque geste est consciencieusement pesé, calculé et exécuté avec une précision incroyable. Ils traduisent ainsi la retenue comportementale qui nous caractérise. En Afrique, de nombreuses danses exacerbent bien au contraire la spontanéité : les gens s’y tortillent et ils gigotent de façon presque épileptique. Ils laissent ainsi éclater toutes leurs émotions sans faire preuve d’aucune retenue. Je pense ici au « twerk », qui s’est répandu en Occident par l’intermédiaire de la diaspora africaine, qui consiste en une agitation frénétique du fessier censée mimer l’acte sexuel. Cette manière préhistorique de danser nous est étrangère.

Je voudrais profiter de cette réponse afin de passer un message à l’attention des blancs qui me lisent. Je sais que certains d’entre eux sont complexés par la nature parfois rigide et réservée que leur confère leur caractère d’européen typique. C’est normal, puisque notre époque a dévalorisé tout ce qui nous caractérise sur le plan comportemental. Elle dévalorise la tempérance, le calme, la discipline et le respect des lois traditionnelles au profit de nouveaux « standards » pour lesquels nous ne sommes généralement pas prédisposés : l’absence de retenue, la spontanéité, l’individualisme, l’agressivité, et l’exacerbation de toutes les émotions primaires qui nous animent.

Je vois beaucoup d’Européens gâcher leur vie en essayant de se conformer à ces injonctions nouvelles. En tant qu’ancien étudiant – puis en tant qu’ancien professeur – j’ai pu voir la culture de la médiocrité ravager la scolarité de nombreux jeunes blancs qui délaissaient leurs études afin de paraître plus « cool » et « branchés » aux yeux de leurs camarades.

Je sais ce que c’est. J’ai moi-même lancé quelques chaises en cours lorsque j’étais plus jeune, afin de sembler plus rebelle, et j’ai « foutu la merde » à l’école dans l’espoir de ne pas être considéré comme un « premier de la classe », car c’était une chose honteuse. La pression sociale et médiatique avait déjà promu un certain nombre de figures qui s’étaient incrustées dans l’inconscient collectif de toute ma génération : celle du « gangster », celle du « voyou », celle du « rebelle ». On idéalisait ceux que les médias avaient érigés au rang de héros : des crétins, des rappeurs, des stars de la téléréalité, des racailles et des bourgeois, tous plus médiocres et pitoyables les uns que les autres. Ils incarnaient, dans leur attitude et leurs comportements, tout ce que l’individualisme pouvait être de plus exacerbé. Et nous les imitions. Je sais que la pression sociale est aujourd’hui plus forte encore qu’elle ne l’était déjà en ce temps. Je m’adresse donc à tous les jeunes blancs qui me lisent, afin qu’ils se mettent en garde contre le piège progressiste que leur tend le monde moderne.

Je crois que le moment est venu pour tous les blancs de renouer avec leur véritable nature. Il est plus que temps qu’ils s’affirment pour ce qu’ils sont véritablement. Emancipons-nous des injonctions qui voudraient nous rendre plus « cool ». Disons-le très clairement, pour qu’il n’y ait pas d’ambigüité : essayer d’être « cool » en permanence c’est renoncer à notre plus haut potentiel. Essayer d’être « cool » c’est mépriser notre héritage. Essayer d’être « cool » c’est se conformer aux nouveaux standards du monde moderne. Nos ancêtres n’ont jamais voulu ça. Ils avaient d’autres préoccupations : bâtir des civilisations, faire avancer la science, soigner des maladies et conquérir le monde. Puissent-ils redevenir nos modèles.

Alors, si vous n’êtes pas quelqu’un de « cool », réjouissez-vous-en. C’est une excellente nouvelle. Car vous n’appartenez pas à l’infra-humanité qui se soumet à toutes les injonctions progressistes du monde moderne. Rangez vos casquettes et coupez vos dreads. Interdisez le rap à vos enfants. Détruisez vos écrans, et méprisez tous ceux qui ponctuent leurs phrases par des « wesh ».

Comportez-vous comme des blancs : soyez inventifs, ingénieux, ambitieux et dominateurs. Passez plus de temps avec des gens qui vous ressemblent vraiment. Faites ce que les blancs ont toujours su faire de mieux : cultivez votre intelligence sociale, chérissez l’excellence et la beauté, étudiez et partagez vos connaissances. Bâtissez les plus grandes et glorieuses civilisations, élaborez de nouvelles merveilles technologiques et architecturales, faites avancer la science.

C’est d’autant plus nécessaire que notre époque est celle de tous les défis écologiques, sanitaires et sociaux. Notre monde a donc plus que jamais besoin d’une génération d’hommes et de femmes forgés par la Tradition. Si vous ne le faites pas, personne ne le fera et notre monde s’effondrera. Alors retrouvez-vous. Bâtissez vos propres réseaux. Apprenez à mieux travailler ensemble. Collaborez et assumez votre volonté de puissance commune. Ne vous trahissez pas.

Quelle place l’égalité trouve-t-elle dans votre projet ?

L’égalité est une notion creuse qui se doit d’être précisée pour être appréciée. En ce qui me concerne, je suis favorable à l’égalité des chances, c’est-à-dire à l’idée que chacun doit avoir la possibilité de réussir en fonction de ses mérites. En revanche, je m’oppose à l’égalitarisme en tant qu’idéologie, qui prône l’égalité de résultat quelles que soient les différences de talent, de travail et de sacrifices. Je crois à cet égard qu’un spéculateur financier n’a pas la même valeur humaine qu’un héros qui meurt au combat en défendant son peuple.

Peut-on affirmer que la femme est l’égale de l’homme ?

C’est rarement vrai. Il existe bien entendu des exceptions, mais faisons abstraction ici des cas particuliers pour énoncer la vérité que les progressistes réfutent : les hommes et les femmes sont biologiquement différents. Ils ne sont pas prédisposés aux mêmes capacités physiques, mentales, intellectuelles et caractérielles. Leurs aspirations sont la plupart du temps différentes. Il n’est donc pas possible de prétendre que l’homme et la femme sont égaux. Ils sont cependant très complémentaires.

Qu’est-ce exactement que la complémentarité ?

C’est l’inégalité juste. Une société complémentaire ne cherche pas l’équivalence en tout chose, si chère aux militants progressistes. Elle s’attache au contraire à ce que chacun puisse trouver la place qui lui correspond au regard de ses propres aspirations et de ses capacités. La complémentarité est ce qui se fait de plus fonctionnel en société. C’est pourquoi ce modèle s’impose dans n’importe quelle entreprise privée, ainsi que dans la plupart des sports collectifs.

Les joueurs de foot, par exemple, ne revendiquent jamais l’égalité des rôles. Chacun se consacre à son poste : attaquant, défenseur ou gardien de but. En Tradition, la complémentarité est une notion récurrente. Ses vertus sont chantées en creux dans un certain nombre de mythes anciens dont le célèbre romancier Tolkien s’est fortement inspiré dans l’écriture de son fameux Seigneur des anneaux. En son sein, le mal est vaincu non par la force d’un individu seul, mais par celle de toute une équipe aux profils inégaux : un hobbit faible physiquement mais de cœur pur, un nain solide mais peu agile, un elfe peu doué au combat rapproché mais bon tireur, un homme corruptible mais soucieux de donner un sens à sa vie.

L’intérêt de ces mythes, c’est qu’ils sont porteurs d’un message fonctionnel dont chacun peut s’inspirer dans sa propre vie. C’est, selon moi, ce qui différencie l’imaginaire traditionnel de l’imaginaire hollywoodien, qui ne vise quant à lui aucun autre but que le divertissement pur.

La complémentarité, pour conclure sur cette notion, est le modèle social de n’importe quelle famille au sein de laquelle chacun occupe un rôle différent dans l’intérêt de tous : le père, la mère, l’aîné et le cadet. Je crois à cet égard que la famille est le lieu naturel de toutes les inégalités complémentaires dont s’inspirent les macrosociétés traditionnelles. On ne sera donc pas surpris si les progressistes consacrent tant d’efforts à déconstruire la famille, en assurant notamment la promotion de la GPA, celle du divorce et de l’avortement, ainsi que de la marchandisation des corps et des naissances, car la désacralisation de la famille est une nécessité absolue pour quiconque souhaite en finir avec la Tradition.

Tradition et féminisme ne semblent pas vraiment compatibles

Encore faudrait-il définir ce qu’est véritablement le féminisme. En tant qu’homme de Tradition, je crois seulement en la justice. Si le féminisme consiste à défendre cette idée, alors j’y suis favorable. Mais le féminisme contemporain me semble être éloigné de cette préoccupation. Il est devenu le cache-sexe d’un autre projet qui refuse de dire son nom : le déconstructivisme. Son but est d’enfermer les femmes et les hommes dans une logique de conflits. Ce procédé est également celui de toutes les organisations dites « antiracistes » qui opposent les communautés entre elles afin de générer le plus de chaos possible.

En fait, ce procédé est commun à l’ensemble des mouvements contemporains dont le système se charge de faire la promotion. Du néo-féminisme à Black Lives Matter en passant par la cause LGBT, les médias ne visent qu’une seule chose : diviser les sociétés afin de mieux dominer, cloisonner les populations au bénéfice de microclasses sociales concurrentes : les gens de droite contre les gens de gauche. Les gros contre les maigres. Les moches contre les beaux. Les vaccinés contre la Covid face à ceux qui ne le sont pas. Les blancs contre les noirs. Les gays contre les hétéros. Les petites filles contre les petits garçons. Les pauvres contre ceux qui le sont plus encore. Il faut en finir avec toutes ces bêtises, et je crois que l’unité dont notre peuple a besoin sera retrouvée grâce aux enseignements de la Tradition.

De nombreux influenceurs se réclament de l’identité, du conservatisme et de la Tradition sur internet. Ils font néanmoins l’objet de nombreuses critiques dans notre camp. Sont-ils un exemple à suivre ?

Je crois qu’ils font du bon travail, en dépit des critiques dont ils font trop souvent l’objet. Il faut dire que la critique est facile, et je regrette que notre camp consacre tant d’efforts à dénigrer le travail de ceux qui prennent le risque d’assumer leurs idées. La cause que l’on défend n’a pas besoin d’intellectuels de salon qui spéculent sur ce qu’il faudrait faire ou non. Il a besoin de gens qui passent à l’action, fût-ce de façon maladroite et imparfaite, comme le font déjà de nombreux influenceurs. Il est probable que mon livre soit maladroit à bien des égards, et je sais par avance que de nombreux individus de mon propre camp s’empresseront de le dénigrer. Ils diront que j’aurais mieux fait de ne rien écrire. En fait, je crois que si tous les professionnels autoproclamés de la critique en ligne se consacraient un temps soit peu à travailler dans l’intérêt de nos idées, fût-ce de façon imparfaite, nous pourrions renverser le monde moderne en seulement quelques jours.

De façon plus concrète, que peut-on entreprendre pour soutenir la cause ?

Cohésion, formation et discipline sont à mon sens les trois axes que nous devons développer en priorité. Je vais tenter de détailler très brièvement chacun d’entre eux.

Cohésion tout d’abord : toute initiative qui a pour but de rassembler ceux qui se reconnaissent dans nos idées me semble utile. Grâce aux réseaux sociaux, il est aisé d’y parvenir. N’importe qui peut organiser des événements de cohésion. Il peut s’agir d’un simple repas en commun, d’une randonnée ou d’une conférence. Qu’importe : tout ce qui peut permettre de tisser des liens communautaires est nécessaire, car la camaraderie est le préalable de toutes nos ambitions : politiques, intellectuelles ou entrepreneuriales.

Formation et diffusion de nos idées. Notre intelligence est sociale, et cela suppose que nous mettions tout en œuvre afin de propager nos idées. Que ceux qui savent écrire se mettent à écrire. Que ceux qui savent parler prennent l’habitude de le faire. Que ceux qui savent produire du contenu audiovisuel le fassent également. Que ceux qui savent organiser des conférences s’y adonnent. Et que ceux qui ne savent rien faire fassent l’effort d’apprendre à se rendre utiles : qu’ils viennent en aide à ceux qui savent faire, et c’est ainsi qu’ils apprendront. Qu’ils contribuent financièrement aux projets qui se montent ici et là. Je suis convaincu que de nombreux projets verront le jour lorsque les gens prendront simplement la peine de mieux se connaître.

Discipline : parce que le premier combat qu’il faut mener nous oppose à nos propres démons : l’individualisme, l’égoïsme et la tentation. Tels sont les poisons dont nous devons nous défaire. Lorsque des projets échouent, c’est presque toujours par leur faute. Le monde moderne le sait. C’est précisément pour cette raison qu’il en fait systématiquement la promotion.

Ce chapitre est extrait d’un ouvrage intitulé 01-Tradition : Echapper à la catastrophe sociale, écologique et migratoire.

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[1] https://francestrategie.shinyapps.io/app_seg/

[2] Richard LYNN et Tatu Vanhanen, « IQ and the wealth of nations », 2002.

[3] David RETTEW, « Interactions between child and parent temperament and child behavior problems », 2006.

[4] Robert PLOMIN, L’architecte invisible : Comment l’ADN façonne notre personnalité, 2023.

[5] Charles MURRAY estime à 97 % la part d’inventions modernes qui sont occidentales dans son livre Human accomplishment.

[6] Le collectif antiraciste NEOIFRI est l’inventeur du concept de « volum racism » qui dénonce l’agacement de certains blancs qui ne tolèrent pas le rapport au bruit de certaines personnes d’origine africaine.