24. Dictature du Progrès

Un ami un jour m’a fait la remarque suivante : « Sylvain, me dit-il, je constate que tu possèdes un smartphone dernier cri, et je peux en déduire que tu n’es pas si opposé que tu ne le prétends à la modernité. » Voici ce que je lui ai répondu.

Primitivisme, Tradition et Modernité

D’abord, je crois que la modernité est omniprésente, il n’est pas possible d’y échapper. Me concernant, j’exerce une activité professionnelle qui m’impose d’être constamment joignable. Loin de moi l’idée de m’en justifier. En vérité, toutes ces technologies ne me semblent absolument pas néfastes. Bien au contraire : elles facilitent les échanges, et je revendique leur usage. En fait, la question que m’a posée cet ami part d’un principe erroné : elle suppose qu’un homme de Tradition ne communique pas. C’est faux. Elle affirme aussi qu’un homme de Tradition n’aime pas la technologie. C’est faux.

Il me semble donc nécessaire d’effectuer ce rappel : la Tradition n’est pas un primitivisme. Il est vrai que notre inconscient a souvent tendance à l’assimiler au passé, tandis que la Modernité serait en principe quelque chose de récent. Rien n’est plus faux. Les sophistes grecs revendiquaient déjà de nombreuses idées « modernes » près de 500 ans avant J.-C., et les idées traditionnelles n’ont pas toujours dominé la société par le passé. Elles ont déjà disparu, lors de la décadence de Rome par exemple, avant de réapparaitre quelques siècles plus tard sous d’autres formes. Je voudrais donc le dire clairement : la Tradition n’est jamais nostalgique du passé, et elle n’est pas nécessairement conservatrice. L’époque médiévale en est la plus parfaite illustration, car en dépit de son esprit traditionnel, celle-ci n’a jamais cherché à reproduire ce qui préexistait avant elle. Elle n’a bâti aucun temple grec ou romain. Elle a préféré construire des cathédrales gothiques dans un style totalement nouveau et inédit.

Il n’y a donc aucune notion temporelle dans la dichotomie que forment Tradition et Modernité. Si nos sociétés se réclamaient demain de la Tradition, elles n’en deviendraient pas hostiles au progrès technique pour autant. Au contraire. Mais l’usage que nous en ferions serait probablement différent, parce que notre monde aurait d’autres buts et d’autres impératifs.

J’ai, quant à moi, tout au long de cet ouvrage, tenté de faire le lien entre l’idéologie « progressiste » – mal nommée au passage, mais c’est ainsi qu’on la nomme – et le comportement tant collectif qu’individuel qui en découle ; car le « Système » contre lequel nous devons nous battre n’est le reflet que d’une vision globale de l’existence. C’est contre cette vision que nous devons lutter, si l’on envisage de « changer les choses ».

Le Système va lutter pour sa propre survie

Ne soyons pas naïfs : le changement n’est souhaitable que pour ceux qui ont plus à y gagner qu’à y perdre. L’intérêt de ceux qui dirigent le monde consiste au contraire à préserver l’ordre politique, économique et philosophique actuel, et il faudra s’attendre à ce qu’il se défende pour durer.

Il se défend déjà. Le système est conscient des menaces qui pèsent aujourd’hui sur lui. La plus signifiante d’entre toutes : c’est nous. Nous les Européens. Nous les Occidentaux, nous qui avons bâti les plus grandes et glorieuses civilisations du monde. Nous qui par le passé avons dominé la terre entière. Nous qui avons vaincu la bourgeoisie à plusieurs reprises.

Le système ne sera jamais tranquille tant que nous serons de ce monde. Notre peuple est certes endormi, il n’a même plus conscience de sa propre existence. Mais il est toujours là, et qui sait ce qui pourrait finalement le réveiller. Cette perspective est cauchemardesque pour tous les modernes. Afin de s’en prémunir, le système organise activement notre disparition : notre culture est déconstruite, et notre peuple est remplacé peu à peu.

En attendant la fin de ce long processus, le système nous domine de la façon suivante :

  • Il crée sans cesse de nouveaux problèmes.
  • Il exploite ensuite les craintes et les peurs qui en découlent afin d’instaurer de nouvelles mesures « sécuritaires ».
  • Evidemment, ces mesures n’ont jamais vocation à solutionner le moindre de nos problèmes. Elles s’en nourrissent seulement, afin de mieux contraindre notre population.

Appliquons ce principe au problème migratoire :

  • On importe sur notre sol des immigrés par millions. On privilégie surtout les immigrés dont la culture est le plus hostile à la nôtre (islam). On favorise ensuite le séparatisme culturel et le communautarisme, afin d’aggraver les tensions.
  • Les médias se consacrent alors à mettre l’insécurité[1] qui en résulte sous le feu de ses projecteurs.
  • Puis le système prétend lutter contre l’insécurité en imposant partout le diktat du « vivre-ensemble », c’est-à-dire celui du renoncement identitaire obligatoire pour tous.

Il est possible d’appliquer ce principe aux émeutes ethniques survenues en France au mois de juin 2023 :

  • L’Etat ne réprime pas les émeutes, en dépit des moyens dont il dispose (et dont il n’avait pas hésité à faire usage contre les Gilets Jaunes), tandis que la justice s’assure que les émeutiers puissent jouir d’une impunité quasi-totale.
  • Les médias s’empressent ensuite de mettre les émeutes en lumière, afin d’effrayer la population.
  • Emmanuel Macron réagit en expliquant qu’il va lutter contre les violences urbaines en réduisant la liberté d’expression sur internet[2].

Appliquons maintenant ce principe aux politiques de santé publique :

  • On détruit progressivement l’hôpital public. On réduit notre capacité à encaisser le moindre imprévu sanitaire.
  • Lorsqu’un imprévu arrive, les caméras sont aussitôt braquées sur les morts, afin que les communicants puissent convaincre le plus de monde possible qu’il va probablement mourir.
  • La peur est ensuite exploitée, non dans le but de sauver nos services de santé, mais seulement dans le but d’expérimenter de nouvelles formes de domination sécuritaire.

Certains s’imaginent parfois que l’épisode de COVID-19 est clos, et que jamais rien de tel ne se reproduira. Je crois au contraire que cet épisode ouvre le champ de tous les possibles en matière d’ingénierie sociale, car on sait désormais que des populations effrayées consentent à toutes les privations de liberté possibles et imaginables, à partir du moment où cela leur procure un sentiment de protection. Afin de nous contraindre à nouveau dans un carcan d’autres règles toutes aussi oppressantes, on trouvera demain d’autres prétextes : le climat, peut-être, la guerre, la pollution, ou simplement « la haine ». Qu’importe. On persécutera le peuple au nom de l’écologie, tout en s’abstenant de défendre véritablement l’environnement. Le libre-échange ne sera évidemment jamais remis en question, mais le monde moderne continuera de sanctionner le citoyen isolé : celui qui prend sa voiture afin d’aller travailler. Celui qui consomme de l’énergie parce qu’il chauffe sa maison.

On persécutera le citoyen français au nom du « vivre-ensemble », afin de lui imposer les règles de la déconstruction sociale tout laissant proliférer sur notre sol des hordes d’africains désireux de prendre leur revanche coloniale.

Tel est le principe d’une dictature progressiste : détruire, déstabiliser, effrayer, contraindre et interdire au nom de la paix. Persécuter au nom de la Tolérance. Dominer au nom du climat. Asphyxier au nom de l’antiracisme. Si vous vous y opposez, alors vous serez neutralisé au nom de la bienveillance. Et si vous osez douter de la sincérité de cette bienveillance, alors vous serez disqualifié et traité de complotiste. On prétendra que le système est incapable de protéger le reste de la population par votre faute, et vous serez ainsi perçu comme une menace pour la sécurité de tous. Ce jour-là, vos amis ainsi que vos proches consentiront tous ou presque à votre mise à mort sociale.

Ce chapitre est extrait d’un ouvrage intitulé 01-Tradition : Echapper à la catastrophe sociale, écologique et migratoire.

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[1] En Ile-de-France, 93 % des vols et 63 % des agressions sexuelles dans les transports sont le fait d’étrangers en 2019, selon le rapport du ministère de l’Intérieur « Les vols et violences dans les réseaux de transports en commun en 2019 » du 17 décembre 2020.

[2] BFMTV, « réseaux sociaux : Emmanuel Macron prône un « ordre numérique public » après les émeutes », 24 juillet 2023

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