23. Tolérance et dictature

Combien de défaites allons-nous supporter encore avant de réagir ? Depuis ma naissance, je n’ai que trop vu mon peuple se soumettre à toutes les injonctions progressistes du monde moderne. Et pour quels résultats, sinon le chômage de masse, la dégradation planétaire et l’effondrement civilisationnel ? Tout cela doit cesser.

Comprendre le progressisme afin de mieux le combattre

Le progressisme est une conséquence logique de l’individualisme qui s’est imposé en Occident sous l’apparence d’une revendication libertaire : celle de ne se plier plus qu’à ses propres désirs. Celle de ne se préoccuper que de soi. Celle de l’insouciance et du plaisir obtenu en récompense.

Le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale n’y est probablement pas pour rien. Il a favorisé la propagation de cette philosophie dans un tournant historique, tandis que les Occidentaux avaient majoritairement besoin de se réfugier dans une vision puérile du monde : l’héritage culturel et civilisationnel de nos ancêtres semblait être devenu trop lourd à assumer. L’individualisme s’est alors imposé sous l’apparence d’une idéologie nouvelle et pacifiste, comme en témoignent les paroles du célèbre titre de John Lennon : Imagine.

Mais cela suffit-il à expliquer l’essor du progressisme en Occident à partir des années 1950 ? L’histoire ne manquait pourtant pas d’autres occasions de remettre ainsi notre héritage en question. Notre nature aurait-elle brusquement changé à cet instant ? Je ne le crois pas.

Ce qui a changé en revanche, c’est la manière dont notre intelligence sociale se propage. J’ai consacré la première partie de ce livre à démontrer l’importance de la communication dans l’établissement d’une pensée collective. L’apparition du langage fut à cet égard la première grande étape d’une série d’autres révolutions cognitives telles que l’invention de l’écriture ou de l’imprimerie. Dans cette perspective, le XXe siècle est comparable au commencement d’une nouvelle ère : celle de la communication radiophonique, de la télévision et quelque temps plus tard d’Internet. Ces trois technologies accaparent désormais notre attention près de cinq heures par jour en moyenne[1]. Qui peut croire que cela n’impacte pas notre façon de penser ?

La vérité, c’est que le monde moderne est devenu capable de noyer notre inconscient sous les flots de sa propre idéologie. Les jeunes y sont particulièrement soumis du fait de leur nature conformiste. Ils se construisent dans le respect d’un certain nombre de codes et de modèles que nos écrans n’ont désormais plus de cesse que de promouvoir : des crétins, des racailles et des bourgeois, que les médias se chargent de recouvrir de toutes les formes de prestige possibles et imaginables : la popularité, l’abondance financière et le succès, de telle sorte que ces antihéros nous fascinent et qu’on les prenne comme modèle. On ne sera donc pas surpris si l’Occident s’est peu à peu transformé en véritable machine à fabriquer des idiots, des individualistes et des cas sociaux à la chaîne, car telle est l’humanité nouvelle dont notre monde a besoin : bête, impulsive et décérébrée.

Est-il encore possible d’échapper au progressisme ?

En l’état actuel des choses, et compte tenu de nos forces, il me semble vain d’espérer sauver l’immense majorité de notre population. Nous pouvons néanmoins lutter contre le progressisme en réduisant l’accès de notre foyer aux médias que nos adversaires contrôlent. Nous pouvons aussi nous préserver de l’influence des écrans, et limiter l’accès de nos enfants aux réseaux sociaux, dont l’usage devrait être réservé à la seule propagation de notre vision du monde. Méfions-nous également de la propagande progressiste qui se dissimule souvent sous l’apparence du divertissement. Je pense ici à certains services tels qu’Amazon Prime, Disney+ et Netflix[2], qui s’immiscent dans l’inconscient collectif de notre peuple afin d’y insuffler des idées modernes : une série pour ados telle que Sex Education aura toujours plus d’impact sur les consciences que n’importe quel argumentaire rationnel que nous pourrions tenir.

Notre principal objectif ne saurait cependant se restreindre à lutter « contre » quelque chose, il s’agit surtout de promouvoir une autre vision du monde. Afin d’y parvenir, nous devrons réapprendre à nous consacrer à Dieu ainsi qu’à la Tradition, et redonner ainsi du sens à nos vies. Il s’agit aussi de nous réapproprier l’héritage de la civilisation européenne. Nous retrouverons ainsi les clés du bonheur et la puissance collective d’agir sur le monde, car notre lien le plus fort réside dans notre conscience de partager ensemble une grande histoire. N’est-ce pas précisément là tout ce dont le monde moderne voudrait nous priver ? Tout semble être de nos jours devenu prétexte à dégoûter notre peuple de lui-même. Nos institutions nous dépeignent sous les traits d’une population malfaisante. Notre passé est diabolisé. L’école et le divertissement ne nous en enseignent plus rien, sinon ses plus sombres aspects. Le fruit de ce mensonge par omission est évidemment lourd de conséquences. S’il fallait s’en convaincre, je ne pourrais que vous recommander de débattre avec n’importe quel militant progressiste. Il n’en faudra pas plus pour vous apercevoir que ces gens n’ont d’obsession que pour la déconstruction de notre civilisation.

Ils veulent déconstruire les nations, la religion chrétienne, le modèle familial et l’unicité de notre communauté de sang, parce qu’ils sont rongés par la culpabilité que leur ont conférée les terribles images de chambres à gaz et les récits esclavagistes qu’on leur a présentés, enfants, comme le seul fruit de leur héritage. Naturellement désireux de s’en défaire, ceux-ci se consacrent à présent à détruire tout ce que l’Occident peut incarner : ses symboles, ses croyances et sa grandeur. Rien ne sert à cet égard que d’essayer de raisonner ces gens-là, car leurs convictions ne sont que traumas et émotions. De nombreuses études démontrent à cet égard qu’il existe une corrélation directe entre un état de profonde souffrance psychologique et l’adhésion d’un individu aux valeurs progressistes[3].

Je remarque en passant que de nombreuses personnes dans nos rangs se méprennent en croyant avoir trouvé dans le combat progressiste la preuve d’incohérences apparentes, notamment celle de soutenir les LGBT tout en favorisant l’importation massive de migrants ultra-islamisés sur notre sol. Pourtant, ces deux projets ne se contredisent en rien. Leur finalité est la même : en finir avec notre civilisation.

Qu’on se le dise : les progressistes sont des malades mentaux. Quoi que vous puissiez dire, vous ne serez jamais pour eux plus qu’un ignoble fasciste, car vous représentez tout ce qui pèse sur leur conscience. Leur projet, c’est de vous détruire dans l’espoir d’aller mieux.

Progressisme et cosmopolitisme

La diabolisation permanente de notre héritage présente au moins deux avantages au bénéfice du système. D’abord, elle condamne notre peuple à la déconstruction sociale, ce qui le prédispose au progressisme et à l’individualisme. Ensuite, elle condamne les immigrés non-européens à l’inassimilation, car personne ne veut épouser la culture d’un peuple qui se déteste.

Certains à cet égard ont pu croire que la présence de fortes communautés immigrées sur notre sol pourrait finalement perturber la propagation du progressisme dans tout l’Occident, car en refusant ainsi de s’assimiler à nous, les étrangers se préservent au moins partiellement de notre décadence. Il est vrai que les valeurs dont ils s’inspirent sont généralement issues des traditions de leur pays d’origine, et l’individualisme semble s’y effacer au profit d’autres préoccupations plus favorables à la famille et au clan, ce qui explique au moins en partie l’excellente natalité de ces peuples chez nous. Se pourrait-il dans ces conditions que ces gens soient finalement le rempart dont nous avons besoin pour vaincre le progressisme ? Evidemment la réponse est non. C’est pourquoi le Système consacre tant d’efforts dans l’importation d’immigrés par millions sur notre sol.

Désir d’épanouissement communautaire et choc culturel

Pour le comprendre, il faut considérer le fait suivant : aucun peuple n’échappe au désir de conformer son environnement à ses préférences. Il suffit pour s’en convaincre de voyager un peu, et de constater que les villes et villages à travers le monde sont invariablement l’expression de la culture des populations qui s’y trouvent : ces lieux subliment leur sensibilité religieuse, morale, esthétique et identitaire.

Mais cela n’est possible que lorsqu’un seul peuple est maître chez lui. Les sociétés multiculturelles sont au contraire le lieu d’incessantes contradictions qui opposent les communautés entre elles. Les uns se confrontent aux autres sur la manière dont il convient de se vêtir, ainsi que sur les limites que devrait trouver notre liberté d’expression, avant de finalement s’entretuer lorsqu’ils considèrent que leurs tabous respectifs sont violés.

En Occident, cela se traduit par d’incessants débats sur le port du voile, ainsi que par l’impossibilité de s’habiller librement dans certains quartiers lorsque l’on est une femme. Cela se traduit aussi symboliquement par l’égorgement du professeur Samuel Paty, ainsi que par d’innombrables menaces qui pèsent aujourd’hui sur tous les Français. La liste serait interminable s’il fallait citer ici l’ensemble des faits de violences intercommunautaires tels que le massacre du Bataclan, la tuerie de l’Hyper Cacher, ou l’assassinat du jeune Thomas par des racistes antiblancs, qui ne sont que la partie visible et « médiatiquement spectaculaire » de tout cortège d’autres violences communautaires « ordinaires » qui passent inaperçues.

Violence, vivre-ensemble et déconstruction sociale

En dépit de nombreux problèmes de cohabitation, notre société persiste à s’enliser dans le cosmopolitisme. L’insécurité qui en résulte est une source de stress qui pousse notre population à réclamer la protection d’un système de plus en plus pacificateur, suffisamment puissant pour être le garant de toutes les libertés : celle de se vêtir librement. Celle de choisir librement ses propres croyances. Celle de ne subir aucune discrimination. Celle de ne pas subir de violences physiques, morales ou psychiques en raison de ses opinions.

Cela s’appelle le « vivre-ensemble », dont la notion s’accompagne généralement d’un autre principe sous-jacent de « tolérance », qui implique à son tour de consentir à croire que chaque opinion est l’égale d’une autre. Il n’existe de ce fait plus aucune possibilité de hiérarchiser les cultures entre elles, car cela serait discriminant.

Dans ces conditions, nos institutions n’ont plus le droit de se revendiquer d’un héritage grec, romain, chrétien ou latin, car cela serait excluant pour tous ceux qui ne le partagent pas : le monde moderne est tenu de se contraindre à la neutralité absolue, ainsi qu’à l’indéterminisme socioculturel permanent. En fin de compte, la Tolérance n’est que l’autre nom du renoncement identitaire. Je crois donc nécessaire de le dire très clairement : le vivre-ensemble, c’est la mort de la civilisation européenne. C’est la déconstruction sociale obligatoire. C’est la condamnation de notre peuple à la soumission dans l’individualisme. C’est donc la victoire totale et sans compromis du progressisme.

Ce chapitre est extrait d’un ouvrage intitulé 01-Tradition : Echapper à la catastrophe sociale, écologique et migratoire.

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[1] Médiamétrie, « L’année TV 2022 », 19 janvier 2023.

[2] Netflix a été fondé par un certain Marc Bernays Randolph, arrière petit-neveu de Sigmund Freud et d’Edward Bernays.

[3] Catherine GIMBRONE, Lisa M. BATES, Seth J. PRINS, « The politics of depression : Diverging trends in internalizing symptoms among US adolescents by political beliefs », 2022

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